Malgré les éruptions volcaniques, nous sommes parvenus à regagner l'Angleterre grâce à Brittany Ferries et British Rail. Ryanair va nous rembourser pour le vol annulé!
Pendant notre séjour j'ai entendu sur France Inter une discussion entre des membres du parlement européen sur les retraites en France. Un débat entre les principaux acteurs dans ce domaine va se poursuivre dans les mois à venir. Il semblerait que les Français soient un peu plus réticents sur la question des décisions importantes à prendre. Quand, au Royaume-Uni, on nous a signalé que l'âge de la retraite allait atteindre les 68 ans dans les années à venir, cela n'a pas créé de gros remous. C'est comme si nous acceptons la nécessité de contribuer davantage pour maintenir le niveau de vie des seniors. Soit on paie plus d'impôts, soit on travaille plus longtemps. On vit plus longtemps d'ailleurs, donc il paraît normal de travailler un peu plus. Il n'y a pas d'autre solution. Mais cette question soulève une vive polémique en France et les syndicats semblent résister tout changement à cet égard. Ils se plaignent notamment que la période de consultation soit trop courte et que le gouvernement fasse ce qu'il veut, quelles que soient les opinions des syndicats.
Et puis les cheminots sont de nouveau en grève. Mon ami Jacques (conducteur de TGV) est contre cette grève. Il a même du mal à m'expliquer pourquoi certains de ses collègues sont en grève. Selon le site 20minutes:
"Quelles sont les raisons de la grève?
A chaque présidentielle, les candidats promettent de réformer, pour des raisons financières et d'équité, les régimes spéciaux des retraites. Elles concernent 5% des pensions, soit 500.000 cotisants et 1,1 million de retraités, principalement à la SNCF, la RATP, EDF et GDF. Il s'agit d'aligner leur durée de cotisation sur celle de la fonction publique, elle-même alignée sur celle du privé en 2003 par François Fillon, alors ministre des Affaires sociales, soit 40 annuités au lieu de 37,5. La réforme doit se faire progressivement entre juillet 2008 et décembre 2012. Au PS, plusieurs députés, comme Manuel Valls hier sur France 2, jugent la réforme nécessaire."
Certes, les cheminots en France font un travail qui exige une grande responsabilité. Ils doivent souvent travailler de nuit et pendant les jours fériés, mais en même temps ils bénéficient de certains avantages par rapport à d'autres travailleurs. Ils ont ce qu'on appelle un "régime spécial" en ce qui concerne la retraite. Par exemple, l'âge de la retraite est relativement bas (50 ans actuellement). Ces acquis sociaux ont leur origine, sans doute, dans une époque où le travail des conducteurs de locomotive était particulièrement onéreux et même nuisible à la santé. . Ils ne veulent pas perdre ces acquis, c'est naturel. Qui plus est, les cheminots ont toujours exercé beaucoup de pouvoir, vu leur capacité de bouleverser la vie industrielle et celle du public.
Mais au grand risque de simplifier les choses, les cheminots grévistes symbolisent un manque de réalisme qui existe en France et dont nous non plus ne sommes pas totalement exempts. Reste à voir si le gouvernement Sarkozy sera prêt à confronter les défenseurs d'un système démodé.
La grève continue...
Des commentaires?
Pendant notre séjour j'ai entendu sur France Inter une discussion entre des membres du parlement européen sur les retraites en France. Un débat entre les principaux acteurs dans ce domaine va se poursuivre dans les mois à venir. Il semblerait que les Français soient un peu plus réticents sur la question des décisions importantes à prendre. Quand, au Royaume-Uni, on nous a signalé que l'âge de la retraite allait atteindre les 68 ans dans les années à venir, cela n'a pas créé de gros remous. C'est comme si nous acceptons la nécessité de contribuer davantage pour maintenir le niveau de vie des seniors. Soit on paie plus d'impôts, soit on travaille plus longtemps. On vit plus longtemps d'ailleurs, donc il paraît normal de travailler un peu plus. Il n'y a pas d'autre solution. Mais cette question soulève une vive polémique en France et les syndicats semblent résister tout changement à cet égard. Ils se plaignent notamment que la période de consultation soit trop courte et que le gouvernement fasse ce qu'il veut, quelles que soient les opinions des syndicats.
Et puis les cheminots sont de nouveau en grève. Mon ami Jacques (conducteur de TGV) est contre cette grève. Il a même du mal à m'expliquer pourquoi certains de ses collègues sont en grève. Selon le site 20minutes:
"Quelles sont les raisons de la grève?
A chaque présidentielle, les candidats promettent de réformer, pour des raisons financières et d'équité, les régimes spéciaux des retraites. Elles concernent 5% des pensions, soit 500.000 cotisants et 1,1 million de retraités, principalement à la SNCF, la RATP, EDF et GDF. Il s'agit d'aligner leur durée de cotisation sur celle de la fonction publique, elle-même alignée sur celle du privé en 2003 par François Fillon, alors ministre des Affaires sociales, soit 40 annuités au lieu de 37,5. La réforme doit se faire progressivement entre juillet 2008 et décembre 2012. Au PS, plusieurs députés, comme Manuel Valls hier sur France 2, jugent la réforme nécessaire."
Certes, les cheminots en France font un travail qui exige une grande responsabilité. Ils doivent souvent travailler de nuit et pendant les jours fériés, mais en même temps ils bénéficient de certains avantages par rapport à d'autres travailleurs. Ils ont ce qu'on appelle un "régime spécial" en ce qui concerne la retraite. Par exemple, l'âge de la retraite est relativement bas (50 ans actuellement). Ces acquis sociaux ont leur origine, sans doute, dans une époque où le travail des conducteurs de locomotive était particulièrement onéreux et même nuisible à la santé. . Ils ne veulent pas perdre ces acquis, c'est naturel. Qui plus est, les cheminots ont toujours exercé beaucoup de pouvoir, vu leur capacité de bouleverser la vie industrielle et celle du public.
Mais au grand risque de simplifier les choses, les cheminots grévistes symbolisent un manque de réalisme qui existe en France et dont nous non plus ne sommes pas totalement exempts. Reste à voir si le gouvernement Sarkozy sera prêt à confronter les défenseurs d'un système démodé.
La grève continue...
Des commentaires?
Un fonctionnaire en France est par définition peu réaliste car il est rarement confronté aux réalités du marché du travail. J'ai moi-même assisté à une réunion syndicale dans mon lycée au début de la réforme des retraites. Au cours de la réunion mes collègues SNES s'opposaient violemmennt à l'alignement des retraites du public sur le privé. Lorsque j'ai demandé comment ils proposaient de gérer le déficit en l'absence d'une prolongation des côtisations, un collègue agrégé et titulaire d'une thèse m'a répondu que ce n'était pas son problème!
ReplyDeleteJe crains que le pragmatisme britannique ne soit pas pour demain!