Ceci est tiré du blog de Philippe Watrelot. J'aime bien lire ses posts pour rester au courant des dernières nouvelles dans le monde éducatif.
Lobbies et rythmes scolaires
Dans Slate.fr (du 31/01), on pourra lire un article intéressant sur la manière dont les “lobbies” agissent sur les rythmes scolaires. L’auteur de l’article rappelle que le constat de journées trop longues pour les enfants dans une année trop courte et mal structurée n’est pas nouveau, il est même assez ancien. Mais comment expliquer que les choses ne changent pas ?
En fait, à en croire Georges Fotinos, ancien inspecteur général et spécialiste de l'histoire de l'Education nationale, «pendant un siècle, les changements de rythme opérés l'ont été pour des raisons économiques». Dès 1882 et la loi du 28 mars de Jules Ferry qui fixe le calendrier des vacances primaires, le poids du secteur économique s'impose. A l'époque, la France est encore un pays majoritairement rural et l'enfant, s'il doit être scolarisé, doit aussi travailler aux champs pour les récoltes et les vendanges. Résultat, sur les quinze semaines de vacances établies dans l'année, l'essentiel est concentré sur l'été (Du 1er aout au 1er octobre). l faudra attendre 1960 pour que la rentrée scolaire soit avancée à la mi-septembre, mais à cette époque, le lobby agricole, du fait de l'exode rural, est progressivement remplacé par un autre: celui de l'industrie du tourisme en pleine expansion. A partir des années 1970 enfin, on commence à penser aux week-ends, autre temps central de consommation: l'école est supprimée le samedi après-midi, le repos du jeudi déplacé au mercredi. Depuis peu de changements sauf récemment , la suppression du samedi matin.
Qu’en sera t-il dans les prochaines années ? «Toute modification des rythmes aura une incidence sur l’emploi du secteur», a prévenu l’Union des métiers et industries de l’hôtellerie (UMIH), regroupement de professionnels saisonniers, lors de son audition par la Conférence nationale. Et de rappeler par exemple que les vacances en haute saison génèrent «200.000 (emplois) pour les communes de montagne». L’enjeu est donc pour eux d’être a priori d’accord sur la réduction des vacances d’été mais à condition que l’amplitude soit préservée. Leur «vœu unanime» est donc celui d’un étalement de la saison estivale du «15 juin au 15 septembre», alors qu'actuellement les vacances d'été courent de début juillet à début septembre.
Autre pression forte sur le débat sur les rythmes : celle des collectivités territoriales. Sans être formellement opposées à tout changement, les mairies et pouvoirs publics locaux refusent avant tout que toute «nouvelle réforme repose entièrement sur le budget des collectivités locales», comme l'a indiqué à la Conférence le député-maire de Grenoble, Michel Destot, par ailleurs président de l'Association des maires de grandes villes. Car modifier les rythmes scolaires a aussi un coût pour les collectivités locales qui gèrent les activités scolaires et périscolaires. Moins d'école par jour signifie plus de temps de garderie, par exemple, avec embauche de personnels d'encadrement. Moins de vacances dans l'année se traduit par une augmentation des heures de cantine ou d'entretien des établissements par les services municipaux. Il faudra compter avec ces deux groupes de pression dans les futures propositions qui seront faites sur les rythmes scolaires.
Lobbies et rythmes scolaires
Dans Slate.fr (du 31/01), on pourra lire un article intéressant sur la manière dont les “lobbies” agissent sur les rythmes scolaires. L’auteur de l’article rappelle que le constat de journées trop longues pour les enfants dans une année trop courte et mal structurée n’est pas nouveau, il est même assez ancien. Mais comment expliquer que les choses ne changent pas ?
En fait, à en croire Georges Fotinos, ancien inspecteur général et spécialiste de l'histoire de l'Education nationale, «pendant un siècle, les changements de rythme opérés l'ont été pour des raisons économiques». Dès 1882 et la loi du 28 mars de Jules Ferry qui fixe le calendrier des vacances primaires, le poids du secteur économique s'impose. A l'époque, la France est encore un pays majoritairement rural et l'enfant, s'il doit être scolarisé, doit aussi travailler aux champs pour les récoltes et les vendanges. Résultat, sur les quinze semaines de vacances établies dans l'année, l'essentiel est concentré sur l'été (Du 1er aout au 1er octobre). l faudra attendre 1960 pour que la rentrée scolaire soit avancée à la mi-septembre, mais à cette époque, le lobby agricole, du fait de l'exode rural, est progressivement remplacé par un autre: celui de l'industrie du tourisme en pleine expansion. A partir des années 1970 enfin, on commence à penser aux week-ends, autre temps central de consommation: l'école est supprimée le samedi après-midi, le repos du jeudi déplacé au mercredi. Depuis peu de changements sauf récemment , la suppression du samedi matin.
Qu’en sera t-il dans les prochaines années ? «Toute modification des rythmes aura une incidence sur l’emploi du secteur», a prévenu l’Union des métiers et industries de l’hôtellerie (UMIH), regroupement de professionnels saisonniers, lors de son audition par la Conférence nationale. Et de rappeler par exemple que les vacances en haute saison génèrent «200.000 (emplois) pour les communes de montagne». L’enjeu est donc pour eux d’être a priori d’accord sur la réduction des vacances d’été mais à condition que l’amplitude soit préservée. Leur «vœu unanime» est donc celui d’un étalement de la saison estivale du «15 juin au 15 septembre», alors qu'actuellement les vacances d'été courent de début juillet à début septembre.
Autre pression forte sur le débat sur les rythmes : celle des collectivités territoriales. Sans être formellement opposées à tout changement, les mairies et pouvoirs publics locaux refusent avant tout que toute «nouvelle réforme repose entièrement sur le budget des collectivités locales», comme l'a indiqué à la Conférence le député-maire de Grenoble, Michel Destot, par ailleurs président de l'Association des maires de grandes villes. Car modifier les rythmes scolaires a aussi un coût pour les collectivités locales qui gèrent les activités scolaires et périscolaires. Moins d'école par jour signifie plus de temps de garderie, par exemple, avec embauche de personnels d'encadrement. Moins de vacances dans l'année se traduit par une augmentation des heures de cantine ou d'entretien des établissements par les services municipaux. Il faudra compter avec ces deux groupes de pression dans les futures propositions qui seront faites sur les rythmes scolaires.
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