Skip to main content

Carte scolaire

Dans son blog sur l'éducation en France Philippe Watrelot a posté:

"Les chefs d'établissements du Syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale (SNPDEN), le principal syndicat, ont réalisé auprès de 2 758 établissements une enquête sur le bilan de l'ouverture de la carte scolaire. On en trouve les résultats dans plusieurs journaux ( dont Le Monde).
Depuis la rentrée 2007, les familles disposent en effet – dans la limite des places disponibles – de la possibilité de choisir leur établissement secondaire. Quel bilan ? L’enquête du SNPDEN met l’accent sur l’aggravation des inégalités. Depuis 2007, 39,7 % des collèges et lycées de zones d'éducation prioritaires ont connu une baisse d'effectifs. Ils sont même 10,7 % à avoir perdu un quart de leurs effectifs. Les bons établissements attirent tous les bons élèves et les collèges ou lycées moyens sont tirés vers le bas. Cette ouverture de la carte scolaire avait pourtant été "vendue" par Xavier Darcos comme une mesure de justice sociale qui allait permettre aux classes défavorisées de choisir leur établissement. En 2007, le ministre se défendait de prendre le risque de « ghettoïser » certains établissements. C'est pourtant ce mécanisme pervers qui est à l'oeuvre.
D’où aussi des phénomènes de files d’attente et de sélection avec un modèle “parisien” qui tend à se généraliser au reste de la France. Pour résumer, on peut dire qu’on a cru (ou voulu nous faire croire) que l'assouplissement de la carte scolaire allait permettre aux familles de choisir le lycée. En fait, ce sont certains lycées qui choisissent leurs élèves...
Au final le syndicat demande au ministre de l'Education de rouvrir ce dossier car "si on laisse faire les choses, dans trois ou quatre ans il sera trop tard", selon lui."


Il est certain que le choix d'établissement scolaire pose les mêmes problèmes qu'en Angleterre et que les conséquences sociales sont pareilles.

La ville de Brighton a été la première en 2007 à tester un système du tirage au sort pour faire en sorte que des élèves de divers milieux sociaux se retrouvent dans le même établissement. D'autres facteurs peuvent entrer en jeu dans la sélection d'une école aussi:

http://www.guardian.co.uk/education/2007/jul/13/schools.uk2

http://www.independent.co.uk/news/education/education-news/the-big-question-should-schools-use-lotteries-to-decide-the-allocation-of-places-438312.html

Conclusions? Si on donne aux parents la possibilité de choisir l'école de leurs enfants, on finira par voir une hierarchie d'établissements. Ce sera les parents les plus motivés et les plus malins qui profiteront le mieux du système. Cette question constitue un microcosme de deux types de société, la première où l'Etat est primordial, la deuxième qui donne la priorité au choix individuel.

Comments

  1. http://www.causeur.fr/lescroquerie-du-classement-des-lycees,6145

    Reste à savoir comment on définit "les bons établissements" qui font perdre des élèves aux moins bons!

    ReplyDelete
  2. Article intéressant. Merci. Vous savez que l'évaluation des écoles en Angleterre est devenue un art, ou plutôt une obsession. Mais au moins, on a tenté de créer un système où on peut calculer la "valeur ajoutée" d'un établissement qui inclut des facteurs tels que le milieu social des élèves et qui prend sérieusement en compte le potentiel de chaque élève. Ce système est loin d'être parfait, et chaque enseignant doit se justifier devamt son "line manager" si l'élève n'atteint pas le niveau attendu, mais notre système me semble plus juste qu'une simple liste basée sur les résultats du bac.

    ReplyDelete
  3. En fait, depuis quelques années, nous avons également un système de valeur rajoutée, qui tient compte du milieu social, du niveau attendu etc. Cependant, cela ne suffit pas pour compenser l'avantage de certaines écoles privées, qui ont la possibilité de "virer" les élèves moins performants ou moins dociles! Il y a également des aspects du problème dont on ne tient pas compte dans des lycées "feuillus" comme le mien, car contrairement à ce que l'on pourrait penser, certains élèves issus de milieux favorisés sont particulièrement peu travailleurs et ont des résultats médiocres. Est-ce parce que leur voie est toute tracée dans l'entreprise de Papa ou parce que leurs parents dynamiques, pris à 200% par leur travail, n'ont pas le temps d'être à l'écoute de leur progéniture? En tout cas,c'est un phénomène qui nous pénalise dans le palmarès des lycées, et malgré nos efforts, nous n'y pouvons rien... hélas!

    ReplyDelete

Post a Comment

Popular posts from this blog

What is skill acquisition theory?

For this post, I am drawing on a section from the excellent book by Rod Ellis and Natsuko Shintani called Exploring Language Pedagogy through Second Language Acquisition Research (Routledge, 2014). Skill acquisition is one of several competing theories of how we learn new languages. It’s a theory based on the idea that skilled behaviour in any area can become routinised and even automatic under certain conditions through repeated pairing of stimuli and responses. When put like that, it looks a bit like the behaviourist view of stimulus-response learning which went out of fashion from the late 1950s. Skill acquisition draws on John Anderson’s ACT theory, which he called a cognitivist stimulus-response theory. ACT stands for Adaptive Control of Thought.  ACT theory distinguishes declarative knowledge (knowledge of facts and concepts, such as the fact that adjectives agree) from procedural knowledge (knowing how to do things in certain situations, such as understand and speak a language).

The 2026 GCSE subject content is published!

Two DfE documents were published today. The first was the response to the consultation about the proposed new GCSE (originally due in October 2021) and the second is the subject content document which, ultimately, is of most interest to MFL teachers in England. Here is the link  to the document.  We are talking about an exam to be done from 2026 (current Y7s). There is always a tendency for sceptical teachers to think that consultations are a bit of a sham and that the DfE will just go ahead and do what they want when it comes to exam reform. In this case, the responses to the original proposals were mixed, and most certainly hostile as far as exam boards and professional associations representing the MFL community, universities, head teachers and awarding bodies are concerned. What has emerged does reveal some significant changes which take account of a number of criticisms levelled at the proposals. As I read it, the most important changes relate to vocabulary and the issue of topics

La retraite à 60 ans

Suite à mon post récent sur les acquis sociaux..... L'âge légal de la retraite est une chose. Je voudrais bien savoir à quel âge les gens prennent leur retraite en pratique - l'âge réel de la retraite, si vous voulez. J'ai entendu prétendre qu'il y a peu de différence à cet égard entre la France et le Royaume-Uni. Manifestation à Marseille en 2008 pour le maintien de la retraite à 60 ans © AFP/Michel Gangne Six Français sur dix sont d’accord avec le PS qui défend la retraite à 60 ans (BVA) Cécile Quéguiner Plus de la moitié des Français jugent que le gouvernement a " tort de vouloir aller vite dans la réforme " et estiment que le PS a " raison de défendre l’âge légal de départ en retraite à 60 ans ". Résultat d’un sondage BVA/Absoluce pour Les Échos et France Info , paru ce matin. Une majorité de Français (58%) estiment que la position du Parti socialiste , qui défend le maintien de l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans,