France Soir vient de publier ces propos de professeurs qui débutent leur carrière en banlieue parisienne. Cela ferait un bon exercice de lecture pour des élèves de A-level!
« J’ai été insultée par des élèves »
Alice (*), 23 ans, professeur dans un collège de Drancy
« Je suis originaire du sud de la France et n’ai qu’une idée en tête : repartir le plus vite possible dans ma région d’origine. Devenir professeur en Seine-Saint-Denis était ma hantise, mais comme c’est ma première année d’enseignement, je n’ai pas eu le choix. A priori, j’en ai au moins pour cinq ans ici : je me demande comment je vais pouvoir tenir aussi longtemps. J’ai déjà été insultée par des élèves pendant mes cours. Je ne peux pas enseigner normalement : les élèves crient sans arrêt, s’insultent, en viennent aux mains pour un oui pour un non. Ce climat de violence est vraiment pesant. »
« Les parents nous soutiennent »
Julien (*), 26 ans, professeur dans un collège de La Courneuve
« L’an dernier, j’étais enseignant stagiaire dans une ville réputée tranquille et, paradoxalement, j’avais plus de problèmes avec les jeunes et leurs parents qu’ici. Les élèves ne suivaient pas en cours car ils avaient des cours particuliers le soir en rentrant à la maison. Comme j’étais tout jeune professeur, encore en formation, les parents me regardaient de haut et considéraient que je n’avais rien à apprendre à leurs enfants. Ici, les élèves nous écoutent car ils savent que l’école est leur seule chance. Les parents nous soutiennent, ils sont conscients que notre métier n’est pas facile tous les jours. »
« Ici, je me sens utile »
Julia (*), 24 ans, professeur dans un collège de La Courneuve
« La Seine-Saint-Denis, c’était mon premier choix. Je ne me verrais pas enseigner ailleurs ! Je travaille dans un collège souvent qualifié de “poubelle”, car il accueille beaucoup de jeunes de cités, mais je m’y sens bien. Ce n’est pas facile tous les jours c’est vrai, mais au moins ici, je me sens utile, j’ai le sentiment de servir à quelque chose. Mon travail, ce n’est pas seulement débiter mon cours, c’est avant tout les relations humaines avec les élèves. Voir un jeune vous dire merci à la fin d’un cours, retirer sa casquette et vous dire bonjour quand il vous croise dans la rue, c’est vraiment touchant. »
« Ça dégoûte du métier »
Claire (*), 24 ans, professeur dans un collège de Drancy
« Mes élèves ont un niveau très bas : ils n’ont pas acquis les bases à l’école primaire. On les fait passer d’une année sur l’autre alors qu’ils n’ont pas le niveau. Je ne peux pas leur donner de devoirs à la maison car ils ne les font jamais. J’entends souvent dire que c’est formateur d’être prof en banlieue, mais je pense plutôt que ça a de quoi dégoûter du métier. Je suis jeune, j’y crois encore mais beaucoup de mes collègues plus âgés ont baissé les bras depuis longtemps. Travailler dans ces conditions et donner autant de sa personne pour 1.500 € par mois, ça ne fait pas rêver. »
« Les élèves sont bien encadrés »
Cécile, 24 ans, professeur dans un collège de La Courneuve
« Je travaille dans un collège difficile, mais cela se passe plutôt bien avec les élèves. Il faut dire qu’il y a un vrai travail des professeurs et des conseillers principaux d’éducation (CPE) pour encadrer les élèves. Les jeunes sont respectueux : ils n’insultent pas leurs profs, ne lancent pas de papiers dans notre dos pendant qu’on est au tableau… Le problème, c’est plutôt le niveau qui est assez bas. Au dernier contrôle, la moyenne était de 8,5/20. Bien sûr, il y a des exceptions : j’ai quelques élèves excellents. Cependant, je ne peux malheureusement pas les tirer vers le haut comme je le ferai dans un autre établissement car le niveau global est faible. »
« Des jeunes difficiles, il y en a partout »
Jonathan (*), 34 ans, professeur dans un lycée à Pantin
« Il ne faut pas donner une image caricaturale de la Seine-Saint-Denis. C’est comme partout, il y a des élèves difficiles et de bons éléments. J’ai deux classes : avec l’une, ça se passe très bien, avec l’autre, j’ai de gros problèmes de niveau et de comportement. Dans cette classe, il y a deux ou trois élèves qui ne sont pas intéressés par la matière. Ils viennent en cours seulement pour bavarder et passer le temps. A eux seuls, ils arrivent à perturber toute la classe. Parfois, le ton monte, on est à la limite des insultes. Pour l’instant, j’ai toujours réussi à faire redescendre la pression à temps. »
« J’ai été insultée par des élèves »
Alice (*), 23 ans, professeur dans un collège de Drancy
« Je suis originaire du sud de la France et n’ai qu’une idée en tête : repartir le plus vite possible dans ma région d’origine. Devenir professeur en Seine-Saint-Denis était ma hantise, mais comme c’est ma première année d’enseignement, je n’ai pas eu le choix. A priori, j’en ai au moins pour cinq ans ici : je me demande comment je vais pouvoir tenir aussi longtemps. J’ai déjà été insultée par des élèves pendant mes cours. Je ne peux pas enseigner normalement : les élèves crient sans arrêt, s’insultent, en viennent aux mains pour un oui pour un non. Ce climat de violence est vraiment pesant. »
« Les parents nous soutiennent »
Julien (*), 26 ans, professeur dans un collège de La Courneuve
« L’an dernier, j’étais enseignant stagiaire dans une ville réputée tranquille et, paradoxalement, j’avais plus de problèmes avec les jeunes et leurs parents qu’ici. Les élèves ne suivaient pas en cours car ils avaient des cours particuliers le soir en rentrant à la maison. Comme j’étais tout jeune professeur, encore en formation, les parents me regardaient de haut et considéraient que je n’avais rien à apprendre à leurs enfants. Ici, les élèves nous écoutent car ils savent que l’école est leur seule chance. Les parents nous soutiennent, ils sont conscients que notre métier n’est pas facile tous les jours. »
« Ici, je me sens utile »
Julia (*), 24 ans, professeur dans un collège de La Courneuve
« La Seine-Saint-Denis, c’était mon premier choix. Je ne me verrais pas enseigner ailleurs ! Je travaille dans un collège souvent qualifié de “poubelle”, car il accueille beaucoup de jeunes de cités, mais je m’y sens bien. Ce n’est pas facile tous les jours c’est vrai, mais au moins ici, je me sens utile, j’ai le sentiment de servir à quelque chose. Mon travail, ce n’est pas seulement débiter mon cours, c’est avant tout les relations humaines avec les élèves. Voir un jeune vous dire merci à la fin d’un cours, retirer sa casquette et vous dire bonjour quand il vous croise dans la rue, c’est vraiment touchant. »
« Ça dégoûte du métier »
Claire (*), 24 ans, professeur dans un collège de Drancy
« Mes élèves ont un niveau très bas : ils n’ont pas acquis les bases à l’école primaire. On les fait passer d’une année sur l’autre alors qu’ils n’ont pas le niveau. Je ne peux pas leur donner de devoirs à la maison car ils ne les font jamais. J’entends souvent dire que c’est formateur d’être prof en banlieue, mais je pense plutôt que ça a de quoi dégoûter du métier. Je suis jeune, j’y crois encore mais beaucoup de mes collègues plus âgés ont baissé les bras depuis longtemps. Travailler dans ces conditions et donner autant de sa personne pour 1.500 € par mois, ça ne fait pas rêver. »
« Les élèves sont bien encadrés »
Cécile, 24 ans, professeur dans un collège de La Courneuve
« Je travaille dans un collège difficile, mais cela se passe plutôt bien avec les élèves. Il faut dire qu’il y a un vrai travail des professeurs et des conseillers principaux d’éducation (CPE) pour encadrer les élèves. Les jeunes sont respectueux : ils n’insultent pas leurs profs, ne lancent pas de papiers dans notre dos pendant qu’on est au tableau… Le problème, c’est plutôt le niveau qui est assez bas. Au dernier contrôle, la moyenne était de 8,5/20. Bien sûr, il y a des exceptions : j’ai quelques élèves excellents. Cependant, je ne peux malheureusement pas les tirer vers le haut comme je le ferai dans un autre établissement car le niveau global est faible. »
« Des jeunes difficiles, il y en a partout »
Jonathan (*), 34 ans, professeur dans un lycée à Pantin
« Il ne faut pas donner une image caricaturale de la Seine-Saint-Denis. C’est comme partout, il y a des élèves difficiles et de bons éléments. J’ai deux classes : avec l’une, ça se passe très bien, avec l’autre, j’ai de gros problèmes de niveau et de comportement. Dans cette classe, il y a deux ou trois élèves qui ne sont pas intéressés par la matière. Ils viennent en cours seulement pour bavarder et passer le temps. A eux seuls, ils arrivent à perturber toute la classe. Parfois, le ton monte, on est à la limite des insultes. Pour l’instant, j’ai toujours réussi à faire redescendre la pression à temps. »
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