J'ai trouvé ceci sur slate.fr, mais les informations viennent d'un site fascinant tenu par Reynald Artaut: http://www.meteopassion.com.
J'aime bien l'expression "c'est de la gnognotte" que je ne connaissais pas avant. Cela veut dire: "ce n'est rien". Et aussi "c'est de la roupie de sansonnet" que Wordreference traduit par "it's a load of rubbish". Roupie = rupee; sansonnet = starling ??
L’hiver s’est enfin affiché sur la page du calendrier en ce mercredi 22 décembre, mais il y a déjà quelques jours qu’il s’est invité sur nos routes, au point que toutes les conversations tournent autour de ce sujet météorologique qui met en lumière la fragilité de nos infrastructures modernes (aviation, transports routiers, production d’électricité)… et l’incapacité de certains dirigeants. Et pourtant, pourtant, ces vagues de froid et de neige ne sont que de la gnognotte, oui, de la roupie de sansonnet frileux, si on les compare à un autre mois de décembre autrement plus rigoureux, celui de 1879.
J'aime bien l'expression "c'est de la gnognotte" que je ne connaissais pas avant. Cela veut dire: "ce n'est rien". Et aussi "c'est de la roupie de sansonnet" que Wordreference traduit par "it's a load of rubbish". Roupie = rupee; sansonnet = starling ??
Ce si glacial mois de décembre… 1879
L’hiver s’est enfin affiché sur la page du calendrier en ce mercredi 22 décembre, mais il y a déjà quelques jours qu’il s’est invité sur nos routes, au point que toutes les conversations tournent autour de ce sujet météorologique qui met en lumière la fragilité de nos infrastructures modernes (aviation, transports routiers, production d’électricité)… et l’incapacité de certains dirigeants. Et pourtant, pourtant, ces vagues de froid et de neige ne sont que de la gnognotte, oui, de la roupie de sansonnet frileux, si on les compare à un autre mois de décembre autrement plus rigoureux, celui de 1879.
Comme vous pouvez le constater sur la gravure ci-dessus, cette année-là, on traverse la Seine à pied sec (et gelé). Comme le raconte très bien Reynald Artaud sur le site MétéoPassion, décembre 1879 est exceptionnel. La deuxième quinzaine de novembre a été bien froide et, pendant 30 heures, les 4 et 5 décembre, il neige sans discontinuer au point que Paris est recouvert de 25 cm de neige, auxquels 10 cm supplémentaires viennent s’ajouter les jours suivants. On imagine à peine ce qu’aurait pu dire Brice Hortefeux s’il avait vécu à cette époque… Juste après ces précipitations neigeuses, un anticyclone à l’air glacial s’assied sur la France et y reste bloqué. A la station météo de Paris-Montsouris, ouverte en 1873, on enregistre un sibérien -23,9°C le 10 décembre !
Pour dégager les rues de Paris, tombereaux, charrettes, brouettes sont réquisitionnés afin de transporter la neige et la glace sur les ponts, où elles sont déversées dans la Seine. Sur le site meteo-paris.com, Guillaume Séchet raconte que “l’activité économique de la capitale s’en trouve ralentie à tel point que certains jours, la Bourse n’enregistre quasiment pas de transactions ; la neige retarde ou suspend l’arrivée des dépêches et du courrier. Pour aider les miséreux, des souscriptions, des fêtes et des loteries sont organisées.”
Les marchands de fourrure sont heureux ainsi qu’un certain Claude Monet, qui se prend de passion pour les jeux de lumière sur la Seine prise par les glaces. Il écrit plus tard : “Je peignis [...] sur la glace [...]. La Seine était complètement gelée et je m’installai sur le fleuve, m’efforçant de plier mon chevalet d’une manière quelconque. De temps en temps, on m’apportait une bouillote. Mais pas pour les pieds : je n’avais pas froid, c’était pour mes doigts gourds qui menaçaient de laisser échapper le pinceau.” Le peintre réalise une série de toiles parmi lesquelles on trouve ce Coucher de soleil sur la Seine, l’hiver.
On s’adapte. Les traîneaux remplacent les fiacres, on ouvre des chauffoirs, on sale pour la première fois les rues de Paris et… on se met au patin à glace. Comme le rapporte un chroniqueur de l’époque, cité par Reynald Artaud, “on patine un peu partout : sur les lacs du bois de Boulogne, sur les pièces d’eau de nos jardins publics, sur la Seine et jusque dans certaines rues… L’aspect du fleuve vu du haut des ponts est des plus pittoresques. On peut évaluer à 25 000 le nombre de personnes qui ont traversé la Seine le jour de Noël… Le soir venu, une quarantaine d’individus munis de lanternes se sont formés en bande et ont remonté le fleuve du pont de la Concorde au Pont-Neuf.” Une retraite aux flambeaux que la police interdit dès le lendemain.
A la fin du mois de décembre 1879, une masse d’air plus chaud arrive enfin du sud-ouest et les températures redeviennent positives. Début janvier, c’est la débâcle de la Seine, une débâcle spectaculaire qui ira jusqu’à couler de nombreux bateaux et détruire le pont des Invalides. Quand on vous disait que ce mois de décembre 2010 n’était que de la gnognotte…
**************************
4 décembre 1879: la température à Blackadder, Berwickshire: -30.9 degrés C. La température la plus basse mesurée en Grande-Bretagne.
**************************
4 décembre 1879: la température à Blackadder, Berwickshire: -30.9 degrés C. La température la plus basse mesurée en Grande-Bretagne.
Comments
Post a Comment